Grotte Mine, portage et reportage


Dans la foulée de la sortie du 18/11/2012, quelques mails avaient suffi à fixer une date pour redescendre au plus vite dans la Grotte Mine avec de quoi permettre à Nico de faire une tentative de plongée dans le S6.


Le dimanche 02/12/2012 est arrêté, une journée de merde au niveau météo. Pas bon pour le moral de Nico ça ! Sur place, il nous annonce qu'il n'a vraiment pas la pêche et qu'il ne plongera pas aujourd'hui. Personne n'imaginerait lui faire de reproche, surtout qu'il est quand même décidé à porter en cie de Patrice ses deux 4 litres au bord de la vasque pour un jour meilleur. Ce sera au moins l'occasion pour lui de reconnaître les lieux.
Passage du Pompier (pas Laurence, l'étroiture !)


Avec nous aujourd'hui Laurence R. et Vig G. Pas intéressé du tout ;-) j'ai évidemment insisté pour qu'ils emportent leur matériel photo, question d"imprimer "sur la pellicule" (les anciens comprendront !) des clichés dont ils ont le secret. Et ce en vue d'illustrer un article de Pol X. à paraitre "as soon as possible" en français (il faut savoir que la version NL est déjà sous presse côté Spelerpes).


Mission remplie puisque malgré des cellules récalcitrantes, les flashs ont crépité pour sortir de l'obscurité des paysages qui n'ont nul pareil en Belgique. Je vous en livre ci-dessus quelques-unes en miniatures pour vous faire une idée.
Plus on est de boue, plus on rit !
Ça ne change rien aux projets de Pol et Frits qui foreuse et cartouchière en bandoulière comptent bien tenter leur chance à gauche et à droite au fond du réseau.

BO(ue)BO(ue) !
Bobo, régionale de l'étape, est cette fois des nôtres et les accompagne. C'est que nous sommes presque dans son jardin. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu pour qu'il ouvre la grotte le premier.
Intrigué par la colonne de vapeur qui en sortait l'hiver, il aurait pu entamer les travaux avant les flamands.Mais par honnêteté, il n'avait pas voulu marcher sur les platebandes du GRSC... A refaire...

En attendant, ont peu dire qu'ils ont tous trois mouillé leur chemise en s'attaquant à une cheminée qu'ils ont ramonée jusqu'à indigestion de boue.
Laissant là les photographes, je donnerai ensuite un coup de main à Fritz pour commencer à ouvrir un boyau perché et ensablé. A revoir...

Une journée bien remplie donc et qui en appelle une autre. RDV est pris en 2013.

Jack

Grotte Mine


Il en est sorti de l'eau aux résurgences de la Villa des Hirondelles à Vaux-sous-Olne depuis le temps que nous n'avons plus remis les pieds à la Grotte Mine ! C'était en avril 2007... Plus de 5 ans, j'y crois pas ! Et pourtant, le compte rendu de l'époque est bien là pour l'attester, tout comme le diaporama d'ailleurs.

Il faut savoir qu'entretemps,  l'entrée inférieure, dite Grotte de l'Etang (explorations GRSC 2005), s'est éboulée et donc la traversée via la Grotte Mine devenu impossible.

Depuis, Tom et Tuur, les chanceux découvreurs de la Grotte Mine, s'étaient aussi fait bien discrets. Mais grâce à Kris Carlier et la ténacité de Pol X, un article avec la synthèse topo devrait voir bientôt le jour dans Spélerpes.

Il faudra que NicoH se propose de reprendre les plongées laissées en plan par Michel P. et Jacques P. pour remotiver les troupes à revenir sur les lieux. Une séance préalable effectuée par le GRSC aura d'abord été nécessaire pour réouvrir la porte et re-dégager deux étroitures en partie éboulées (la jonction et sans la partie ex-grotte de l'étang, l'accès à la rivière, venant de la galerie des mineurs).

Nous nous retrouvons alors le dimanche 18 novembre 2012 avec comme objectif la reprise des plongées. Aux masque et palmes, Michel P. et NicoH, soit deux plongeurs et par conséquent 6 kits de matériel à acheminer. Le but est d'essayer de dépasser le point bas atteint par Jacques dans le siphon le plus en amont (-12).

Pour éviter le désagréable passage du pompier et l'étroiture sévère qui permet de l'atteindre en direct via la grotte Mine, les plongeurs préfèrent le rejoindre via la rivière de la Grotte de la Villa des Hirondelles, en franchissant d'une traite S1-S2-S3 et S4, ce qui n'a jamais été réalisé, ceux-ci ayant été exploré via les deux bouts sans physiquement les traverser de bout en bout (un tronçon du S4 restait vierge).

Vu la relative envergure du projet, quelques paires d'épaules et de bras vaillants étaient nécessaires. Mais pas facile de convaincre les copains de venir tirer des kits de bouteilles sous terre. Finalement, les deux siphonnais pourrons compter sur Patrice, André R., Frits et son frère, le jeune Grégory et son papa, Pol X et moi-même.

Avec la bénédiction du bourgmestre, co-propriétaire des lieux, nous nous retrouvons donc à nous préparer au bord de l'étang pour ensuite monter à flanc de coteaux dans la grande "craille" en haut de laquelle s'ouvre l'accès à la Grotte Mine. Au pied du puits d'entrée, nous délaissons la suite amont du trou pour s'enfiler dans les boyaux qui ont permis la jonction avec la Grotte de l'Etang et le ruisseau souterrain. Une fois celui-ci rejoint, nous n'avons plus qu'à le remonter sur 80 mètres avant de déposer tout le bardas nécessaire aux plongeurs. Du coup, nous voilà déjà mouillés jusqu'à la taille pour repasser côté Grotte Mine et s'engager dans l'amont. On embarque foreuse et cie pour l'aménagement de l'étroiture tordue donnant sur le tronçon exondé entre S4 et S5.

Avec Frits, nous poursuivons vers l'amont que je ne connais pas mais qui a de quoi surprendre avec ses parois d'un noir luisant et des décors assez atypiques. Lors de la précédente visite de reconnaissance , mon camarade avait été intrigué par la présence d'un plan d'eau siphonnant situé en contrebas de cette galerie fossile s'enfonçant dans le massif, et ce presque au terminus de la grotte. Aussi avais-je accepté dans un mail de m'y tremper pour savoir si y emmener tout le bardas d'un plongeur en vaudrait la peine. Et puis j'avais oublié cette promesse... Mais pas Fritz qui a emporté sa néoprène et insiste pour je tienne parole ! Me voilà donc à me mettre à poil pour enfiler la combi. Sans masque, je me contente de m'introduire dans la vasque, les pieds en avant, de tout mon long, la tête sous l'eau et mes bras en arrière. Assez que pour juger l'affaire pénétrable et d'un intérêt certain; le siphon fond trou par excellence, le genre de truc tout à fait à la portée de Nico ou Michel. Pas d'écoulement visible mais je ne serais pas surpris que ce soit en relation avec la circulation principale.

Dans la foulée, Frits m'emmène dans un boyau latéral qui se termine aussi sur un siphon suspendu et qui avait fait l'objet d'un essai de désiphonnage. Mais ici, mes pieds ont du mal à trouver une hauteur suffisante pour m'immerger de plus de 1m50. A revoir par le plongeur pour en avoir le cœur net. Assez pour aujourd'hui, je me change et avant de faire demi tour, nous poussons dans le laminoir, boueux qui fait office de terminus amont de la cavité. Il me semble qu’après désob à ras du sol, ça pourrait encore continuer un peu mais l'endroit est infâme et glauque à souhait.


Nous retrouvons Pol alors que Michel et Nico viennent de franchir dans l'enfilade les S1-S2-S3 et S4. Passés par l'étroiture déjà moins rébarbative, nous pouvons ainsi assister au départ de Nico dans le S5. Il y restera pas loin de 20 min, poussera la descente à -18 dans un genre de diaclase mais qui ira en se rétrécissant au point de ne plus pouvoir poursuivre. Affaire classée. Le temps de nous expliquer le profil de sa plongée et nos deux amis rebroussent chemin par où ils sont venus. Le reste de l'équipe ira les accueillir à l'autre côté pour les aider à ressortir le matériel et remonter en surface.

Fin de l'activité après la 3ème mi-temps dans le centre de Nessonvaux, tous enthousiastes à l'idée de remettre ça au plus vite pour tenter le S6 et jouer  la cartouche à gauche et à droite.

Jack

Scoop It Infos du Fond 10.000/500

Sept mois après son lancement sur le web,  la page Scoop It dédiée aux Infos du Fond vient de passer le cap des 10.000 visites. Faire le point s'impose.

A en croire les statistiques du site, 4000 utilisateurs différents ont au moins une fois consulté ce magazine.

Chaque jour, ce sont en moyenne 50 personnes qui le parcourent. et 500 articles ont  déjà été référencés, couvrant ainsi une multitude de sujets.

Partant du principe que ces pages visent au départ un public de spéléos belges, il me semble qu'on peut considérer que ce journal a son petit succès. Certains s'y sont abonnés pour obtenir les mises à jour automatiquement par e mail, j'ai vu aussi que des clubs qui l'avait ajouté dans leurs liens favoris, voire même pointé leur rubrique News directement vers l'URL.

Seul objection qu'on pourrait avancer, c'est que les mêmes infos circulent sur différents canaux, comme face de bique et autres supports.

Je constate par exemple que le concept a dû plaire aux collègues anglophones qui entretemps ont créé leur propre site. Tout dernièrement encore, des français ont fait pareil, toujours avec scoop it comme interface.


Ceci étant, pour être vivant, notre magazine se doit d'être le plus réactif possible. D'autant que l'on vise ici les actualités. C'est ce qui m'avait d'ailleurs motivé à passer la main à la Maison de la Spéléo et avoir l'aide occasionnelle de notre bibliothécaire. 

Suivre les propositions générées par le moteur de recherche est d'un point de vue technique un jeu d'enfant. Cen'est pas en soi un gros boulot mais au quotidien, le suivi demande quand même quelques efforts,  surtout si on veux bien l'exploiter et rendre les Infos du Fond pertinentes, adaptées et attractives. Et comme c'était prévisible quand je me suis lancé dans ce projet, la tâche devient contraignante.

Du coup, je pense qu'il est temps d'élargir le "comité de rédaction" pour être plus nombreux à "scooper" les nouvelles. Pour ça, une simple connexion et un identifiant avec un mot de passe suffit.



Je recherche donc quelques volontaires pour former une équipe de "scoopeurs". Profil recherché : toute personne, M ou F, jeune ou vieux, actif ou non mais ayant une bonne vision et connaissance de la spéléo et en particulier de la spéléo belge. Pour le reste, une petite réunion suffira pour expliquer le fonctionnement et mettre tout le monde sur la même longueur d'ondes.

INTERESSE ? Prenez contact avec moi : jeanclaude point london § scarlet point be





Fô Crêvés ti ! Qué bai trô ....



Mon wallon écrit n'est certes pas très correct, mais compréhensible pour celui qui le parle je pense.
Je fais allusion ici au Trou des Crevés, cavité située en bordure de Lesse, à Belvaux, à la "frontière" avec le domaine des Grottes de Han, l'entrée étant cependant sur leur terrain. Fermée par une porte, elle est en outre défendue par un siphon et gérée par le SCUCL à qui on doit la découverte (c'était en 1959, au cours de l'exploration, une crue de la Lesse remplit le siphon et Jacqueline Desmons reste bloquée durant 41 heures. Sauvetage réalisé par Marc Jasinski et le groupe de plongée de Han).

Les opportunités de faire ce trou un peu mythique sont rares.  Je me rappelle vaguement avoir eu l'occasion de la voir à mes débuts mais la pompe n'avait pas assumé.
Sa visite est proposée à chaque Journée de la Spéléo, mais à un nombre limité de participants, c'est bien normal. De toute façon, je suis chaque fois de la revue, encadrant une visite dans une grotte fermée, style Rivire. Et justement, pour remédier à ça, Björn VS, co-organisateur de l'évènement, tente d'obtenir tout au long de l'année des visites des cavités fermées pour les bénévoles. Lorsque la proposition de faire Les Crevés avec le SCUCL est tombée, je l'ai évidemment directement accepté, tout comme Benoit L. et Patrice D. d'ailleurs.


Le RDV sur place est fixé à 9h le samedi 27/10/2012 matin. Sacrebleu, en voilà une heure bien matinale, nos hôtes vivraient-ils sur un autre fuseau horaire que nous ! Lever à 7h...Départ de Boncelles avec PDU à 8 h, pfff ;-)
Sur place, arrivées au compte goutte des participants, dont Luc Fk., Bernard Gdmt, Olivier V. et cie. Soleil également au RDV mais aussi la froidure de retour. Il a plu les jours précédents, si bien que le niveau de la Lesse est assez haut. Or le plus simple est de la traverser. Seuls Luc et moi (les vieux quoi !) optons pour cette options en slip et les pieds nus dans les bottes. Eric D. est déjà lui occupé de l'autre côté à déployer câble et tuyaux pour ensuite à 4 acheminer le précieuse pompe louée pour la circonstance. Le muret de cailloux qui protège la grille des incursions violentes de la rivière est démantelé et le cadenas ouvert.

Reste plus qu'à dérouler les tuyaux (35m sont nécessaires) et mettre la pompe dans le siphon, ce à quoi je m'applique pour bouger. Oui, mais voilà, les raccords ne conviennent pas ! Ils sont tout simplement inexistants.... Le loueur a prit visiblement ça à la légère !

Il faudra beaucoup d'imagination et de dextérité aux génies de service pour bidouiller l'installation. Déjà que l'opération n'est pas simple, ce manque de fiabilité du montage va mettre un peu de piment à la suite. Chipoteries obligent, le désamorçage du siphon (+/- 5 m de long, profondeur -1) nous prendra pas loin d'une paire d'heures. Heureusement, la pompe en elle même est puissante et robuste. Une fois la voute libérée, un sérieux courant d'air s'est mis en place.


Pierre G. et Bernard VEs nous ont rejoints. Nous décidons de faire la visite en deux "rounds", avec ainsi une permanence de plusieurs personnes à l'extérieur et à l'entrée du siphon.

Pour ma part, je m'engage en prenant bien soin d'abord du matériel photo mais aussi de quoi faire face à une éventuelle attente post siphon involontaire... Réchaud, rations, flotte, couverture de survie, cagoule, etc. Je me ferai un peu charrier avec ça. Pourtant, des histoires d'équipes bloquées en attendant une aide de la surface ne manquent pas. Tous jaloux de ma petite canette à alcool et de ma Burkanette, je vous l'dis !  ;-)

Pour ce qui est des photos, je serai de la revue. Nous sommes trop nombreux et avançons trop vite. Il faudra revenir rien que pour ça. Car, Fô Crêvés ti , ça vaut le coup d'oeil. Une esthétique made in Boine.

Une progression relativement aisée, juste quelques petites reptations et contorsions au delà du siphon, avec des dépôts de sédiments énormes, des placages de galets au plafonds et puis un étage aux dimensions plus que respectables pour la Belgique et on peut le dire : concrétionné ! Un balisage malheureusement insuffisant pour espérer protéger efficacement la beauté des lieux. Un gros boulot en perspective mais qui mériterait d'être mise en œuvre.

Nous parcourrons presque tout le cheminement visible sur le plan. Et même un peu plus en s'engageant au bas de la grande faille de la galerie des Terrases Fleuries où avec Luc nous suivrons le courant d'air jusqu'à buter sur une vilaine trémie.
J'ai particulièrement été surpris de parcourir le petit bout de rivière qui circule sous la galerie des Cyclopes.
Même si les anciens ont dû certainement s'acharner sur cette cavité, je suis convaincu que cette cavité doit encore cacher quelques mystères que la nouvelle génération percera peut-être. Allez-y le SCUCL !



Retour en surface sans problème, la pompe ayant tenu le coup, pour attendre la sortie de la deuxième équipe pour pouvoir retirer et surtout nettoyer pompe et tuyaux. Mouillés, ce n'est pas le petit feu de bois qui nous réchauffe. Mais moi, je m'en fous, j'ai de quoi tenir dans mon bidon ;-)



Voyez quelques photos supplémentaires choisies ICI
Sur fond musical (Graceland, Paul Simon)
Clichés JCL et PDu, montage Jack




La Grotte Roche (Vercors)

On n' imagine plus revenir d'un camp spéléo comme celui organisé par Continent 7 durant la Toussaint dans le Vercors sans photos. Des dizaines, pour ne pas dire des centaines, souvent prises à la via vite, sans recherches particulières. Ce n'est pas vraiment comme ça que je vois la photographie souterraine mais bon, ça fait des souvenirs et dans le lot, il y a toujours bien une ou l'autre honnête ou du moins qui donnera envie de voir la cavité. Ça remplace d'ailleurs de plus en plus les comptes-rendus, donne des idées, des infos.


J'ai sélectionné une trentaine d'entre elles prises lors de notre visite à la Grotte Roche.
Sans pied, sans flash secondaire, avec un "bête" numérique, ça reste potable.

Ce qu'il faut en retenir, c'est que les découvertes récentes (2008/2009) valent vraiment le déplacement. Ici, point de parcours engagé mais bien une ballade dans les temps géologiques et des superbes décors tout au long de grandes galeries horizontales à peine défendues par quelques passages étroits et petits obstacles.

Un superbe livret pédagogique lui a d'ailleurs été consacré, édité par le CDS Isère. Des comme ça, on en redemande ! Il existe aussi un mémoire très documenté (en pdf) consacré à ce phénomène.





L'Antre de Vénus


En complément du compte rendu du week-end prolongé de la Toussaint passé dans le Vercors en cie de Continent 7, je vous propose un diaporama. Une quarantaine de photos sans grandes prétentions mais qui je pense vous donneront envie de visiter cette cavité étonnante qu'est l'Antre de Vénus.

Pas de commentaires cette fois, les clichés parlent d'eux même. Tout ce qu'il y a à savoir, c'est que l'accès est réglementé, que l'entrée est relativement facile à trouver avec le plan de situation, que les premiers mètres sont rébarbatifs, que l'équipement se limite à une C30 et 6 amarrages (spits qui ont vécus) pour un P15 en deux jets (le sommet parpine un peu). Vu le dégel en cours, il était légèrement arrosé mais rien de grave. Il devrait être possible en chipotant de faire une MC au sommet pour prendre une trajectoire plus confortable.

Sinon, à part ça, la grande galerie dans laquelle on débouche en plafond ne présente aucune difficulté, si ce n'est celle de ne rien abimer tout au long du petit kilomètre qui s'enfonce dans la colline et qui offre des paysages uniques dans leur genre.


Là où il y a à raconter par contre, c'est sur la formation de ce très vieux drain qui a étonné les scientifiques les plus avertis et passionnés. Mais pour ça, je vous inviterai à consulter la revue Karstologia qui a consacré un article très pointu sur le sujet dans le n° 31 (J.-J. Delannoy et S. Caillault – Les apports de l’endokarst dans la reconstitution morphogénique d’un karst ; exemple de l’Antre de Vénus (Vercors, France) (p. 27-41).


Sur fond musical : Sound of Silence, Art and Garfunkel. "Hello Darkness, my old friend..." ;-)


Rendez Vous de l'Explo 2012

C'est en qualité (!?) de Directeur de la Commission Exploration (ComExplo) de l'Union Belge de Spéléologie que j'étais à Han sur Lesse ce week-end du 20-21 octobre 2012, et ce dans le cadre de l'évènement que nous préparions de longue date : le RENDEZ VOUS de l'EXPLO,, autrement dit une journée consacrée à la présentation des travaux d'explorations et de recherches menés par les spéléos et les clubs belges. Voyez à ce sujet la page consacrée à l'évènement sur le site de la ComExplo

Autour de moi,: une équipe formidable, à savoir Gaétan R., Vig, 20-100, Marc G., Roger Cos., tous commissaires + Nico D., Laurence R venus en renfort + l'équipe de la Calestienne Jean-Mi, Christian et Jean-Luc, sans oublier Loran H, véritable homme-orchestre !


Tous (+ NicoH malheureusement indisponible le Jour J), nous avions déjà consacré beaucoup de temps en réunion et diverses démarches pour que cette journée soit une réussite.

Arrivés la veille pour fignoler l'installation de la salle de l'Office du tourisme dégottée in extrémis  en remplacement de la Salle des Fêtes en travaux, nous n'avions plus le samedi matin qu'à ouvrir les portes aux nombreux participants inscrits (avec les clés que j'avais précieusement mis en sécurité... ;-).
Avec déjà plus de 60 personnes déjà à l'accueil à 9 h (près de 90 au total), c'est suivant un timing soutenu mais respecté que se sont enchainées les communications annoncées au programme..


Représentant Continent 7, mon tour venait juste après le GRSC (Grotte Michaux), avec une présentation powerpoint intitulée "Explorations  Goutte à Goutte 2010-2011-2012". Conscient que j'avais un diaporama trop long, ma grande inquiétude était de dépasser mon temps de parole alors que une demi heure plus tôt, en Mr Loyal de ce grand cirque que j'étais, j'avais insisté auprès de mes co-orateurs de veiller à le respecter...

Finalement, en mettant les bouchées doubles, je passerai en revue les nombreux sujets retenus (Chalet, Hermiterie, Chawresse, Vallon des Chantoires, cf Secheval, BRy, Chefosse,+  PLP, le Ger, la PSM) sans trop inquiéter le "maître du temps" désigné. Bien-sûr, comme tous, j'ai dû survoler la matière et rester dans les grandes lignes mais je pense avoir intéressé l'auditoire.

Après moi : le GRPS avec une synthèse "Plic Ploc" de leurs activités, suivi de Paul de Bie qui résuma 3 ans de travaux avant d'axer sa présentation sur les prospections hivernales sur Anialarra. Vint alors un très bel exposé de JB Schramm sur la Meuse en Chomâge où toutes les résurgences sous fluviales de la Haute Meuse ont été passées en revue.
Le SC Cascade représenté par Geerts fit le point sur les plongées à la Fosse Aux Ours qui ont permis d'avoir un regard sur la Wamme souterraine mais aussi la Lomme souterraine !
Inédit, les super découvertes à la Baren (Sieben, Ch) par Bernard Grandmont.
Et puis les résultats du 3eme camp Durmitor (Monténegro) qui bénéficiait du Soutien Fedéral à l'Explo..
Tout comme le projet du Gips, c/o MVDM) Makta 2012 d'ailleurs qui ramenait des images de plongées très profondes en Macédoine. Le même revint à l'écran avec un superbe reportage sur l'expédtion Samar 2011 (Philippines).

Je ne pense oublier personne en terminant par citer le mexicain Gustavo Vela Turcott qui fit un résumé sur les différents projets menés ces dernières années sur le massif du Tzontze (Sierra Negra), tout comme venait de la faire Richard Grebeude pour le GSAB en présentant le réseau Tepetzala, situé plus bas sur le massif où se dessine petit à petit un immense système souterrain.


Ponctuée de pauses, le programme s'est enchaîné sans soucis, laissant ainsi le temps d'offrir au public l'occasion d'échanger idées et bons plans.

Avant le repas de midi proposé par le Gite d'Etape, tous se retrouvèrent au sous sol de l'établissement pour l'apéro et la visite des stands (SpéléRoc, La Librairie + les bijoux spéléos en argent de notre invité Gustavo (artisan).
Fin d'après midi en apothéose avec la magistrale conférence de notre invité d'honneur, Michel Douat (Pyr. Atl, FR). Le sujet : "Prospections spéléos sur le Toit du Monde". Deux heures pour démontrer qu'il y a du karst en Himalaya mais aussi des grottes glacées dignes d'intérêt. Véritable pionnier dans son genre, "Mickey" s'est véritablement démarqué par cette approche inédite et engagée de l'Exploration au Népal !

Mickey et Loran devant la TGT de Tepetzala
De quoi nous remettre en appétit et finir le RDV de l'Explo au Gite à refaire le monde souterrain autour d'une copieux sandwiche et autres digestifs. Moment très convivial suivi par près de 40 personnes, soit près de la moitié des participants à cette édition qui de l'avis général fut une belle réussite.


Le dimanche, après un rapide rangement des installations, le Comité s'est offert un petit extra (avec Gus VT et RG en plus), à savoir la visite de la Fosse Aux Ours à Rochefort. Accueillis et guidés par Geert et Dirk du SC Cascade, la visite fut un vrai régal. Dank uw wel à eux et proficiaat pour cette découverte exceptionnelle ! Faudra revenir avec la panoplie photo et c'est quand ils veulent pour un coup de main :-).


Pour terminer, un grand merci à Sylviane et André Lannoy pour l'accueil réservé à notre invité d'honneur et son épouse.Merci aussi à la Maison de la Spéléo pour le soutien logistique. Merci à l'Office du Tourisme et aux Grottes de Han.



Api End

Du recuit pour ceux qui ont reçu et pris la peine de lire le Regards n°76 (revue de l'Union Belge de Spéléo), ainsi que pour les abonnés au Spéléo Magazine (parution déc 2011), voici au format numérique l'article pondu pour la rubrique "Mes Aventures en sous-sol". 
Il relate une rencontre aussi désagréable qu'inattendue que j'ai faite lors d'une prospection verticale au fin fond de la Sierra Modelo, dans l'état mexicain de Véracruz, à proximité de Zongolica.

Notez qu'un icöne dans la barre de menu permet la lecture en plein écran ("Esc" pour revenir sur la page). Et branchez le son pour être dans l'ambiance ;-)

 
 
 
 
 
 
 
 
   
   
   
   
   
   
   
   
 

 


Merci à Rudi pour les illustrations.




Ca ne passe pas...

Retour sur le vallon de la Chawresse ce samedi 23 juin 2012 où le SC Avalon sévissait une fois de plus, Paul De Bie s'étant mis en tête de faire un traçage à partir de l'Abîme de la Chawresse, expérience faite à de multiples reprises, avec des résultats parfois surprenant, comme cette restitution qui aurait été observée par le SSD (les découvreurs) à la petite émergence de la Chapelle Ste-Anne, laissant courir l'idée fort improbable d'un tracé parallèle à la Grotte Ste Anne...

Pour ma part, relativement impatient de redescendre au Trou des Manants et plus particulièrement à la Turbine, c'était l'occasion de suivre ça de près  en s'occupant de déposer les fluocapteurs à l'arrivée de la rivière dans les Manants où l'uranine devrait immanquablement passer.

Après le pow pow avec nos amis flamands à Cortil, Arnaud (CRSL) et moi descendons chargés de la foreuse et ses attributs aux alentours de 10 h. Une demi heure plus tard, les charbons actifs sont en place et nous vaquons à nos occupations. Il nous faudra une bonne heure et demi pour dégager les gravats accumulés dans la Turbine et remettre une couche de spaghettis, presque convaincus qu'elle devrait permettre d'ouvrir enfin le passage et ainsi se retrouver sans bouteilles entre les S1 et S2 amont de la rivière. Sortie un peu frigorifiés par cette séance plus qu'humide, la Turbine étant toujours noyée et les conditions de travail malcommodes.

Sur ce temps, après s'être occupé de placer les fluocapteurs en aval (Grotte Ste Anne, siphon X, Chapelle et égout), PDB et AVH visitaient Brialmont pour en relever la topographie. Et ils n'en resteront pas là pour leur week-end, décidément bien rempli. Voir leur Blog

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Mercredi 27/062012, curieux de savoir ce qu'aura donné notre popote à la Turbine, Arnaud et moi, accompagnés cette fois du vénérable Jean D.(CRSL), et toujours soutenus par Marc (C7) en surface, reprenons le chemin des Manants en soirée. RDV à 18h30, descente à 19h via les Eboulis et arrivée sur le chantier à 19h30 pour constater malheureusement que le passage résiste encore et toujours. Et c'est reparti pour un tour. Cette fois, Arnaud a mis un shorty en néoprène, ce qui lui permet de travailler allongé inconfortablement dans l'eau. Timing oblige, nous retrouvons Jean dans la salle à 21H. Une heure plus tard,  le matériel nettoyé à même la Chawresse, nous replions bagages. Yaura+ka revenir à l'occasion. En attendant, ça n'est pas passé !
Et pour ce qui est du traceur, on peut se le demander aussi... mais attendons les résultats et analyses définitives !

Les Manants en plan, avec en bleu les siphons amonts ,la turbine étant dans l"épingle à cheveux"



Ca turbine aux Manants

Tout démarre comme bien souvent de nos jours par des échanges de mails . Il faut d'abord savoir que Paul de Bie travaille d'arrache-pied sur une monographie consacrée au réseau Chawresse-Véronika.
Difficile évidemment ne pas aborder dans ce cadre les autres maillons de l'aval du système, la grotte Sainte-Anne et le Trou des Manants, même si ces cavités ne seront que survolés dans l'ouvrage à paraître.

On lira ici que pour répondre à quelques questions "existentielles", il avait refait seul au DistoX la topo de la célèbre grotte école mais aussi passé beaucoup de temps en surface pour localiser avec la rigueur qu'on lui connait les différents phénomènes l'un par rapport à l'eau; un travail qu'il compte encore affiner.

Le tout encodé en Compass avec la topo des Manants du CRSL, apparurent quelques incohérences qu'il fallait éclaircir. Sans entrer dans les détails, ceci l'amena a prendre contact avec NicoH pour avoir des précisions sur sa plongée récente au siphon amont de Ste Anne, rendue possible par son désensablement. ainsi que sur les plongées dans les siphons amont des Manants.

Et d'apprendre ainsi que le siphon aval des Manants n'avait jamais été vraiment plongé... En fait, à part moi qui avait dans ma jeunesse fais un essai dans ce qui n'était qu'un entonnoir de glaise, personne n'avait jugé utile ou eut l'occasion de refaire une tentative. Il n'en fallait pas plus pour que le PFDT se sente obligé d'aller y tenter sa chance et de mettre ça en parallèle à une séance topo qui serait orchestrée par le SC Avalon avec toute la bienveillance de Jean Dehan du CRSL dont la passion pour la cavité est sans borne.

Vue sur le laminoir noyé au pied du puits donnant dans la rivière que j'avais plongé fin des années '80 pour déboucher au bas de la salle "Blanche"
Pour moi, c'était l'occasion d'aller aussi voir ce qu'il en était de ce tir réalisé en novembre dernier au niveau de la Turbine dont on sait maintenant qu'elle donne entre le S1 et le S2 amont (rivière des "Polonais"). Vu le boulot réalisé là par le CRSL, vu que ça permettrait de voir avec le regard d'un spéléo le bout d'exondé qui se trouve là derrière, je trouve stupide de ne pas terminer le travail.

C'est ainsi qu'on se retrouve le samedi 16 juin 2012 à Cortil avec un programme bien chargé pour un longue journée dans le Trou des Manants. Bien chargés aussi avec 4 kits pour la plongée, pour la désob et un autre pour les babioles topos et photos.
Avec 20-100 2trô (GESSM) et Alex (RCAE) en renfort au portage, avec les duos Anette/Lieven + Paul/Rudy (SC Avalon) à la topo, avec NicoH (ESS) au détendeurs et moi (C7) à la perfo, les objectifs s'enchaineront sans problèmes (si ce n'est peut-être que les araignées à l'entrée on dérobé la clé du cadenas lorsque Vincent voulu sortir, l'obligeant à attendre Nico qui enfuma les pauvres bêtes qui n'avaient finalement rien fait !  ;-)

Résultats de cette grosse descente en force :


- Une immersion possible contre tout attente dans le siphon aval avec une pénétration d'une douzaine de mètres en direction de Ste Anne (az 310°). Terminus dans la touille évidemment à -3m de profondeur sur un laminoir de sable jugé trop étroit que pour s'y insinuer sans risque, surtout en sachant que ça n'est pas mieux à l'autre bout qui lui était quand même à -9m de profondeur.

- cheminement fond-entrée refait aux DistoX (une équipe à partir de l'entrée, l'autre du fond et jonction dans la galerie fossile, entre la Salle Sèche et la Salle Blanche). De quoi confirmer la profondeur obtenue par le CRSL en 1987 à 50 cm près mais aussi de placer la rivière un peu plus au N. Des données précieuses, encodées prestement par PDB et compilées pour obtenir le tracé Google Earth repris ci dessous où les pièces du puzzle s'assemblent, laissant entrevoir un tronçon exondé sur 36 m à vol d'oiseau et une même altitude aux deux extrémités. C'est dire si la jonction est évidente et quasi réalisée sous l'eau. Quelques visées coté Ste-Anne où Nico avait louvoyé sur quarante mètres permettraient d'affiner encore plus précisément la synthèse..

A l'ouest : Ste Anne, à l'est : les Manants. En vert le squelette "flamand", en rouge le plan "wallon" ;-)


- des galets de quartz prélevés par Alex et remontés dans ses poches en vue de les faire analyser pour les dater, ce qui permettrait de déduire l'âge des dépôts et par là même des conduits. Ebauche d'une étude pointu et couteuse mais originale et inédite dont on se réjouit de la voir aboutir.

- une accu d'Hilti vidé (par moi, le cul dans l'eau...) coté Turbine de manière à y placer 4 bigoudis magiques.


- quelques beaux clichés réalisés, la cavité étant vraiment très photogénique.

Tout ça pour finir à Méry sur une terrasse enfin un peu ensoleillée en ce mois de juin pourri.


Scoop It, la suite


Fin mai 2012, je vous avais annoncé la mise en ligne du Collecteur d'Infos spéléos. M'étant appuyé sur l'offre gratuite de Scoop It, j'avais créé un magazine électronique où l'application me permettait de rassembler sous une mise en page attrayante toute une série de messages en relation avec la spéléo, "collectés" sur le web  (recherche sur base de mots clés définis mais aussi de suggestions personnelles).

Un mois a passé et sans avoir vraiment chercher à en faire de la publicité, si ce n'est une annonce sur la mailing list spéléo belge, le site dénombre déjà plus de 1000 visites au compteur, avec plus de 400 visiteurs différents et chaque jour de nouveaux utilisateurs ( à titre de comparaison, c'est plus que les abonnés à la mailing list spéléo belge).

Vous êtes donc en moyenne pour l'instant 30 à passer par là journellement et avoir sous la main 200 messages qui sont autant de source d'informations +/- originales : des actualités pêchées dans la presse online, des vidéos (via Youtube en particulier),des photos (galerie Picasa), des articles ou nouveautés techniques, des récits d'explos toutes fraîches, des activités à venir, etc. 

 Nul doute dés lors que le concept plaît et qu'il a un bel avenir devant lui. Cependant, malgré la simplicité d'édition, entretenir la page internet m'a demandé quand même un suivi qui en fin de compte prend un peu trop de mon temps. D'où l'idée déjà évoquée de passer la main à la Maison de la Spéléo, considérant qu'en fin de compte, cet outil de communication pourrait être exploité par l'UBS et Spéléo-J, pour rendre service à ses membres et sympathisants mais aussi à des fins de documentation et archivage. 

C'est dans ce sens que j'avais interpellé les administrateurs de la fédération, qui ont pris la balle au bond et ont proposé à notre bibliothécaire attitrée de prendre le relais, au moins pendant quelques mois à titre d'essais.

Le terme "les Horizons Cachés" étant ma "marque de fabrique",et même s'il apparait encore dans l'URL inchangél, il a été abandonné. Le titre de la page est devenu "Les Infos du Fond". Ça rappelle évidemment une rubrique de la revue Regards mais ce choix n'est pas anodin.

La gestion est donc pour quelques mois au moins aux mains de Nathalie qui tâchera au gré de son temps libre de continuer à rendre le magazine attrayant. Ceci dit, nous pouvons tous l'aider à lui envoyant des suggestions qu'elle pourra alors ajouter à bon escient. Plus il y aura de contributeurs et de "rabatteurs", mieux ce sera. Un mode d'emploi fera certainement l'objet d'une communication ultérieure. En attendant, bonne lecture !

Enfin, je vais pouvoir m'octroyer un peu de repos ;-)

Jack

Scoop.It Spéléo

C'est fou ce que le Web permet de faire ! Les plateformes d'information automatique par exemple offrent la possibilité de collationner et rassembler sur une page du contenu trouvé sur d'autres sites.

Scoop.it est un de ces outils qui m'a permis de faire une tentative en créant un "Collecteur d'infos souterraines" et baptisé "Les Horizons Cachés" (difficile de trouver mieux :-).

J'essayerai de mettre à jour de temps à autre pour tenter de coller à l'actualité trouvée sur internet. Voyez à partir du lien ci-dessous mes premiers "Posts" (tiens, ça me rappelle le boulot ça !). Accès également via le "fil d'Ariane" dns le menu latéral.



ANIALARRA 2011


Habituellement, mes vacances estivales sont consacrées au Massif de Ger avec Continent 7. Mais les effectifs disponibles se font de plus en plus rares au point que cette année, Christophe et moi n'étions plus que deux spéléos en piste. Parallèlement à ça, il y a 3 ans, je n'avais pu résister plus longtemps à reprendre contact avec La Pierre et plus particulièrement avec le secteur d'Anialarra, là où avec l’Équipe Spéléo de St Nicolas (ESS)., nous avions fait nos premières armes il y a tout juste 1/4 de siècle. Une semaine dans le réseau en 2009 avait suffit à me ré-inoculer le virus. Une nouvelle semaine en 2010 n'a fait qu'aggraver mon cas et même contaminer Christophe.

Alors, plutôt que d'aller se casser les dents à deux sur Gourette, c'est bien volontiers que nous avons changé de "Cap" pour nous mettre à la disposition de l'interclubs Anialarra. Un choix d'autant plus facile à faire que notre date d'arrivée concordait avec celle du Rassemblement annuel de l'ARSIP mais surtout du fait que j'avais obtenu in extremis l'autorisation d'effectuer dans le cadre des 60 ans de la découverte du Gouffre de la Pierre-St-Martin, la traversée via le mythique Gouffre Lépineux, en principe interdit !

 Tiré du livre "Les Hommes de la Pierre St Martin" de l'Abbé J. Attout


Les 1300 bornes avalées de nuit et cette mise en jambes terminée, nous n'aurons à peine que quelques heures pour nous organiser au camp de base installé comme à chaque année par le SC Avalon au camping Ibarra à Ste Engrâce.

Les cuisses encore douloureuses, notre journée de lundi est consacrée à un portage de notre matériel personnel sur la zone, et ce en compagnie de notre sherpa Lionel :-). Le beau temps n'est pas de la partie, c'est sous la pluie ou dans le brouillard que nous devons retrouver nos marques là-haut. L'idée de faire une courte sortie sous terre (Pozo Groselleros) avant de redescendre dans la vallée est abandonnée. Retour trempés. Ça commence fort mais on annonce mieux les jours à venir.

Mardi : préparatifs pour une descente de 3 jours/2 nuits dans le "réseau" en cie de Paul, Annette, Lieven, et Tobias. Pour être à pied d’œuvre demain matin frais et dispos, nous montons sur Anialarra en fin d'après midi de manière à passer la nuit au camp d'altitude. C'est l'occasion de faire découvrir le secteur à Christophe avant de profiter du paysage sous un ciel dégagé et d'une tisane sur notre balcon. On prend ainsi le relais de Dagobert, Ellen VB, Rob et Tom qui ont travaillé d'arrache-pied au bas de l'AN51 dans le boyau sensé bientôt déboucher dans le FR3 (Gouffre Caou-Couges).

Mercredi : lever 08h00 pour une omelette lyophilisée mémorable... 10h00, un à un nous quittons le confort de l'abri et le soleil pour nous engager dans les 400 m de puits qui permettent d'atteindre la rivière d'Anialarra. Paul qui a pris la tête et fait du tricot de cordes au passage. Avec tous un sherpa sur le dos, la longue randonnée commence, variée et sportive. Un vrai régal.

Arrêt casse-croûte au niveau de l'affluent du FR3. Nous avons repris la foreuse pour remettre un suppositoire au terminus du boyau. Le courant d'air bestial a vite fait de laisser le champs libre aux limaçons que nous sommes et qui allons faire le ménage. Contre toute attente, Dago avait vu juste, le FR3 devenait maintenant à notre portée. Après avoir préparé le terrain au mieux, Paul lâche sa fidèle Annette qui au delà de quelques contorsions et reptations se retrouve nez à nez avec un point topo laissé en 2005 côté FR3. Après 5 ans d'acharnement thérapeutique, la jonction est faite ! Deux kms au moins sont rajoutées au Réseau + 3 entrées. YYYEESS ou plutôt YYAAA !!

Quelques coup de marteau et de burins seront encore nécessaires pour pouvoir tous franchir l'obstacle.
Pendant qu'Annette et Paul s'occupent de la topo, nous remontons rapidement jusqu'à la base des puits.
Progression basse dans le ruisseau d'abord, ensuite grande galerie ébouleuse. Demi-tour au pied de la cascade amont sachant qu'il faudra revenir pour compléter la topo réalisée en 2005.

Après cet intermède qui nous aura occupé quelques heures, reste à atteindre le bivouac des Marsupilamis.
Ce n'est pas la porte à côté, des kilomètres de crapahut digne le la Pierre jusqu'à -570 et puis la terrible trémie à remonter sur 80 m. Mais une fois à destination, c'est l'hôtel 3 étoiles où tout est sur place pour passer une bonne soirée à sécher devant un bon lyoph et une bonne nuit à récupérer bien au chaud sous tente dans un gros duvet douillet. Même les boules Quies sont prévues ;-)

La manœuvre inverse, à savoir s'extraire du pieu le lendemain matin pour ingurgiter un muesli maison collectif demande un certain effort. Mais les vessies finissent par imposer leur loi. Une mauvaise note quand même pour Lieven et Annette qui dédaigne la colle à tapisser nommée Muesli pour se gaver de fromage, saucisson et croissants au chocolat sortis d'on ne sait où !

Objectifs de la journée : Paul, Tobias et Lieven redescendent d'un étage pour aller bosser avec la Ryobi dans l'Aspirateur, ce boyau qui ouvert permettra de passer en direct côté Tintin et ses amonts mais aussi donner un accès aisé à tout l'aval sans avoir à franchir la Trémie et tout le parcours du combattants pour retrouver la rivière Haddock. Le bilan de leur ingrat et dur labeur sera très positif avec plusieurs mètres de progression. Malgré le courant d'air, Paul s'est quand même pris un mal de crâne...

Annette, Christophe et moi avons pour mission de rejoindre la rivière Haddock au niveau de Terranef. Ca signifie qu'il faut monter encore, traverser la salle Gargamel, redescendre le Grand Toboggan, puis la galerie des Schtroumpfs, les redoutables puits Dalton, parcourir Rantanplan, Lucky Luke pour arriver au Milou et enfin à la rivière.
Sur place, nous sortons le matériel topo pour une vérification de données, après quoi, en rive droite nous montons sur un balcon entrevu mais pas vraiment exploré. De là, via une chatière nous passons dans une autre galerie non topographiée qui s'avère correspondre à l'affluent que nous avions aussi l'intention de revoir. Une désob à la main nous permet de dépasser le terminus connu et de déboucher au pied de trois beaux puits remontant dont un bien flotté. Des chances vu le courant d'air qu'il soit en relation avec la surface...

Ressortis de cette annexe en faisant le bouclage topo, nous allons encore voir un puits jadis descendu par Erik dans Terranef. Comme supposé, il jonctionne avec la base du plus petits des 3 puits d'où nous venons.
J'irai sur ce temps revoir mais sans le descendre le puits derrière la fenêtre (hyperventilée !) au point haut de Terranef (la pente est raide, une corde ne serait pas un luxe). Rien d'engageant car ébouleux mais à voir, il y a peut-être un bout d'étage intermédiaire à explorer ?
L'horloge ayant tourné, nous rebrousserons chemin vers 19h30 pour être de retour au bivouac à une heure raisonnable (22h quand même....).

Vendredi : on s’octroie une heure de sommeil en plus ! Le muesli ingurgité, il faut déjà replier méticuleusement le camp. Il n'est pas prévu d'y revenir cette année. Hyper organisés, Paul et Annette ont vite fait de conditionner les couchages (chaussettes de carbure contre l'humidité), stocker les mousses, mettre les tentes au sol (sinon les piquets cassent), faire l'inventaire, etc...

A 11h, on décolle. D'abord, se faire tout léger pour redescendre la trémie. Ensuite, enfiler une cagoule pour se mettre à la queue leu leu dans l'Aspirateur où nous avons décidé de passer une demi-heure à déblayer le résultat du dernier forage de la veille. Ce qu'on ne savait pas, c'est que se serait presqu'une demi-heure par personne ! Dernier dans la file, je ne souffre pas trop du vent mais j'ai à gérer des dizaines de bacs de pierres extraits du boyau jusqu'à faire place nette et même progresser encore quelque peu. Arrêt sur grelottements mais surtout avec vue sur un coude et de l'écho derrière. Ce n'est pas gagné mais ça ne saurait que se rapprocher de ce qui avait été vu de l'autre côté par Lieven et Mark il y a deux ans.
Dommage qu'on ait pas programmé une nuit de plus, je me serais bien dévoué pour poursuivre le chantier. Ce sera pour l'an prochain, avec passe-montagne, mitaines, chaufferettes et lainage approprié.

Une petite soupe pour se réchauffer et nous reprenons le chemin du retour. Avec une douleur lancinante au dessus du genou, le train de marche est un peu trop soutenu à mon goût. J'ai aussi du mal à m'habituer à mes nouveaux verres de berriques :-( Pénible de prendre de l'âge... On mettra +/- 3 heures pour rejoindre la base des puits. Et sans prendre le temps de souffler, on enchaînera par les 420 mètres de verticales que les plus impatients avalerons en moins de 2 heures. J'en mettrai un peu moins de 3, à mon aise, sachant qu'une fois dehors, il y aura encore à effectuer la marche de retour vers Pescamou. Ce que nous ferons Christophe et moi ensemble, après un break au camp d'altitude, savourant un coucher de soleil, un lever de lune et une mer de nuages inoubliables.

Il est 23 h bien fait quand nous rentrons (dans la brume... et il y en a des virages entre le col et Ste Engrâce !) au camping, accueillis par Dirk qui a nous a préparé un délicieux gueuleton. Lionel est lui aussi de retour après quelques jours de rando seul dans la région.

Samedi : la météo n'est pas top. Nous échappons de justesse à la pluie mais il y a de l'orage en montagne. Je fais la connaissance de Patrick Géa qui est venu nous rendre visite. C'est en particulier à lui et à son audace qu'on doit le franchissement de la fameuse trémie dans le réseau. Il avait relater ça à l'époque, une anthologie du genre publié dans Regards et.en téléchargement ici (PDF de 2.45Mo) avec son aimable autorisation :


On parvient aussi à faire la lessive, prendre une douche, passer voir la boulangère à Tardets, faire une petite sieste et se préparer à repasser 3 jours sur le lapiaz. Après maintes hésitations, nous décidons Christophe, Lionel et moi de monter sur Anialarra après le souper. Nous ferons bien, les orages s'éloignent et le vent est tombé, la marche d'approche sera encore un régal (sauf pour les muscles qui ne s'attendaient pas à s'y remettre aussi vite !).

Au camp, nous retrouvons Annemie et Rob qui se souviendrons de cette journée. Montés sur les crêtes pour une désob au TS12, ils se sont fait prendre par le mauvaise temps. Foudre, rafales et grêlons, la totale.. Mais le pire est à venir : nous tombons à court de chocomelk !

Dimanche : Paul, Lieven, Friedeman et Tobias nous ont rejoints et vont faire une escalade, de la topo et du déséquipement au Pozo Helado / l'AN52 Anicroches (explo ESS 1986), superbe cavité malheureusement terminée.
Lio accompagne Annemie et Rob qui feront une nouvelle tentative d'ouvrir le TS12.

Christophe et moi avons au programme le Pozo Rapido. Rapidement ouvert, il a déjà fait l'objet de plusieurs descentes et de travaux pour ouvrir des sommets de puits. Un fond a déjà été atteint dans une branche finie à -80m. Nous sommes sensés aller dans l'autre branche où un gros nettoyage à la tête d'un puits dangereux fut prioritaire sur la descente du puits suivant sondé sur 30 dagomètres :-)

Après quelques modifications jugées utiles sur l'équipement en fixe, nous aurons la chance de faire le puits en première. Un peu moins de 30m, très esthétique mais au fond plat et sans autre suite qu'un pertuis où le courant d'air est tantôt aspirant, tantôt soufflant, tantôt inexistant... On doit se situer vers -120. Rapido terminado !

Lundi : pas de répit, tandis que Annette de Tobias termineront la topo et déséquiperont le Rapido, Paul et Lieven iront se défouler au lointain gouffre Polaire où des "aménagements" s'avèrent indispensables.

Quand à nous, les Wallons, nous avons accepté bien volontiers d'aller à la pointe dans les puits parallèles de l'AN51. Il nous faut pour ça rééquiper le ressaut descendu en 2008 par Bart et Marc, un P15 exploré en 2009 par Paul, Ellen et Tobias, franchir une étroiture verticale derrière laquelle Bart et Kris avait dans la foulée descendu un P5 et un P18. Là, vers -130, ils auraient sondé un P100 à 200 m suivant les versions... 

Arrivés à la verticale du dernier ressaut équipé de spit, Bando et moi sommes perplexes, la fissure qui file sous nos pieds vers l'inconnu est des pus attirantes mais ce n'est pas l'immense puits attendu. Et pas de point topo, bizarre. Je vois bien un soupirail quelques mètres plus sous un étroit ressaut en retrait mais pour l'heure, nous sommes attirés par le vide qui doit approcher les 50 m et vierge d'équipement. De fait, nous y installons un C65 et prenons pied après plusieurs fractionnés au fond. Là, ça sens la fin de l'aventure, la suite de la fracture est quasi à l'horizontale et se resserre. Quelques coups de marteau me permette cependant de faire quelques mètres supplémentaire jusqu'à un resserrement derrière lequel je soupçonne du vide. Un bout de corde est installé et je franchis sans trop peine l'étroiture oblique et un ressaut, ce qui me permet de prendre pied sur un bonne margelle au débouché d'un gros puits parallèle, presque insondable ! On ressort la foreuse. Quelques goujons sont placés et la dernière corde jetée dans le vide avec un noeud au bout que j'atteindrai trop vite, c'est sûr. Pas simple d'équiper une verticale aussi vaste sans savoir ce qu'il y a en bas. Ma trajectoire n'est pas top en cas de coup d'eau. Je m'arrête en plein vers -40. Sous mes pieds, je peux encore en voir autant et même plus... Que n'avons nous encore de la nouille !
Demi-tour, Christophe commence à frissonner. Petit regards en coin au passage sur le soupirail vu à la descente. Je vais voir, je ne vais pas voir ? La corde est déjà libre; zut, assez pour aujourd'hui, je laisse ça aux topographes :-) .

De retour au camp, nous sommes contents d'annoncer la bonne nouvelle. Mais pour Paul, quelque chose cloche. Quid du P200 entrevu par Bart ? Ce n'est pas son genre de fabuler...
Mardi : baroud d'honneur pour Bando et moi avec comme ultime but cette saison le fond du gouffre Paulaire ;-). La nuit a porté conseil à Annette qui décide de nous accompagner. Tandis qu'elle fera la topo avec Bando, je ferai équipe avec le jeune Tobias pour descendre la voie ouverte hier par Paul et Lieven.
La marche d'approche a elle seule est déjà un bon échauffement. C'est aussi une super ballade dans un décor inouï. Le lapiaz dans toute sa splendeur, presque au pied du Pic d'Anie (à vol d'oiseau du moins !). Heureusement, l'accès est balisé de cairns, nous n'avons pas à sortir le GPS pour retrouver la fissure qui avait été repérée en hivernale. Le choc thermique de l'entrée encaissé, nous enchaînons puits gelés, ressauts enneigés, névés et parois recouvertes d'un cm de glace. Le gouffre porte bien son nom et on comprend que ça a traumatisé ceux qui ont dû équiper. Il faut descendre au delà de -150 pour voir disparaître les derniers cristaux. Attentifs à ne rien décrocher, nous allons bon train quand même, ce qui ne nous laisse pas le temps d'avoir froid. A la pointe, au sommet d'un R2, il faut s'engager acrobatiquement dans la lucarne élargie la veille. Elle débouche sur un puits en partie équipé. Arrivé en bout de corde, je raboute une nouvelle pour immédiatement fractionner et repartir dans l'inconnu. A en croire la géologie, nous ne devrions pas être loin du socle et donc d'une possible circulation souterraine puisque le puits est légèrement actif. Mais la Pierre a décidé de nous jouer un mauvais tour. Moins de 20 m plus bas, nous tombons sur une couche qui sera identifiée comme étant peut-être du Cénomanien (Crétace) qui ne nous laissera aucune chance d'aller plus loin, le méandre passant instantanément à la largeur d'un descendeur. Les efforts de Tobias pour s'engager jusqu'au coude visible à quelques mètres ne serviront à rien. Le courant d'air lui passe bien par là pourtant. Prout !

Le temps encore de chipoter dans un autre boyau découvert peu avant le R2, l'équipe topo nous a rejoint. Leur besogne terminée, nous remontons avec armes et bagages qui n'auront quasi servi à rien... C'est ça aussi l'explo... Suivant les bons conseils de Paul, je suis passé en tête :-), ce qui m'évite de prendre sur la tête toute le neige décrochée par le coéquipier précèdent.

De retour sur le sol lunaire, nous rejoignons sans trop traîner le camp où nous retrouvons l’infatigable Paul qui a retrouver une trousse topo et finalement réussi à traîner Lieven -pourtant au bout du rouleau- dans l'AN51bis pour poursuivre notre pointe. 
Il nous fait d'abord croire que la verticale où j'ai fini en bout de corde queute lamentablement. Mais il n'en est rien ! Le puits a été descendu sur 100 m et continue à perte de vue...Et puis, avec un malin plaisir, il me fait remarquer que j'ai loupé le plus beau... le puits de Bart existe bel et bien... nous sommes passés à côté, à quelques mètres à peine.... 200 m de profondeur au minimum comme il le prétendait... Le boyau laissé en cadeau aux topographes lui dis-je !?! En effet, en cherchant le point topo pour raccord, il l'a trouvé... juste en retrait du début de notre pointe... Avec l'humour qu'on lui connait, il l'a baptisé le Puits "Evident". Off course ! Reste à savoir s'il rejoindra le puits plus bas, pas sûr... Et pas sûr que l'occasion d'y retourner avant septembre sera possible, faute d'effectifs en cette fin de troisième semaine de camp qui touche à sa fin.

C'est pour Christophe, Lionel et moi déjà le cas. Nous redescendons dans la foulée vers la vallée avec notre bardas pour une dernière nuit de repos au camping avant de replier bagages et prendre la longue route vers le Nord.

Rentrés de quelques jours en Belgique, un SMS nous apprend que Paul et Friedemann sont retournés dans l'AN51 bis pour y faire du yo-yo. Descente jusque -370m (soit un P190) où ils ont buté sur un bloc coincé dans un méandre qui ne peut que rejoindre le Réseau; déséquipement jusqu'au sommet du P50 (à -140) et plongeon dans le Puits Evident qui s'avère malgré tout déboucher dans le "plafond" du P190. Du coup, ça en fait une verticale de 235 m. Le camp Anialarra 2011, 15ème édition du genre, se termine en beauté !

Voir tout ça en images avec commentaires et musique


Le Regards n° 76 consacrait un article à l'AN60 et une Infos du Fond au 15ème interclubs
Visionnez le pdf (2Mo)




Et pour terminer, pour en savoir plus, je ne saurais que vous inviter à visiter

le blog du SC Avalon