Fô Crêvés ti ! Qué bai trô ....



Mon wallon écrit n'est certes pas très correct, mais compréhensible pour celui qui le parle je pense.
Je fais allusion ici au Trou des Crevés, cavité située en bordure de Lesse, à Belvaux, à la "frontière" avec le domaine des Grottes de Han, l'entrée étant cependant sur leur terrain. Fermée par une porte, elle est en outre défendue par un siphon et gérée par le SCUCL à qui on doit la découverte (c'était en 1959, au cours de l'exploration, une crue de la Lesse remplit le siphon et Jacqueline Desmons reste bloquée durant 41 heures. Sauvetage réalisé par Marc Jasinski et le groupe de plongée de Han).

Les opportunités de faire ce trou un peu mythique sont rares.  Je me rappelle vaguement avoir eu l'occasion de la voir à mes débuts mais la pompe n'avait pas assumé.
Sa visite est proposée à chaque Journée de la Spéléo, mais à un nombre limité de participants, c'est bien normal. De toute façon, je suis chaque fois de la revue, encadrant une visite dans une grotte fermée, style Rivire. Et justement, pour remédier à ça, Björn VS, co-organisateur de l'évènement, tente d'obtenir tout au long de l'année des visites des cavités fermées pour les bénévoles. Lorsque la proposition de faire Les Crevés avec le SCUCL est tombée, je l'ai évidemment directement accepté, tout comme Benoit L. et Patrice D. d'ailleurs.


Le RDV sur place est fixé à 9h le samedi 27/10/2012 matin. Sacrebleu, en voilà une heure bien matinale, nos hôtes vivraient-ils sur un autre fuseau horaire que nous ! Lever à 7h...Départ de Boncelles avec PDU à 8 h, pfff ;-)
Sur place, arrivées au compte goutte des participants, dont Luc Fk., Bernard Gdmt, Olivier V. et cie. Soleil également au RDV mais aussi la froidure de retour. Il a plu les jours précédents, si bien que le niveau de la Lesse est assez haut. Or le plus simple est de la traverser. Seuls Luc et moi (les vieux quoi !) optons pour cette options en slip et les pieds nus dans les bottes. Eric D. est déjà lui occupé de l'autre côté à déployer câble et tuyaux pour ensuite à 4 acheminer le précieuse pompe louée pour la circonstance. Le muret de cailloux qui protège la grille des incursions violentes de la rivière est démantelé et le cadenas ouvert.

Reste plus qu'à dérouler les tuyaux (35m sont nécessaires) et mettre la pompe dans le siphon, ce à quoi je m'applique pour bouger. Oui, mais voilà, les raccords ne conviennent pas ! Ils sont tout simplement inexistants.... Le loueur a prit visiblement ça à la légère !

Il faudra beaucoup d'imagination et de dextérité aux génies de service pour bidouiller l'installation. Déjà que l'opération n'est pas simple, ce manque de fiabilité du montage va mettre un peu de piment à la suite. Chipoteries obligent, le désamorçage du siphon (+/- 5 m de long, profondeur -1) nous prendra pas loin d'une paire d'heures. Heureusement, la pompe en elle même est puissante et robuste. Une fois la voute libérée, un sérieux courant d'air s'est mis en place.


Pierre G. et Bernard VEs nous ont rejoints. Nous décidons de faire la visite en deux "rounds", avec ainsi une permanence de plusieurs personnes à l'extérieur et à l'entrée du siphon.

Pour ma part, je m'engage en prenant bien soin d'abord du matériel photo mais aussi de quoi faire face à une éventuelle attente post siphon involontaire... Réchaud, rations, flotte, couverture de survie, cagoule, etc. Je me ferai un peu charrier avec ça. Pourtant, des histoires d'équipes bloquées en attendant une aide de la surface ne manquent pas. Tous jaloux de ma petite canette à alcool et de ma Burkanette, je vous l'dis !  ;-)

Pour ce qui est des photos, je serai de la revue. Nous sommes trop nombreux et avançons trop vite. Il faudra revenir rien que pour ça. Car, Fô Crêvés ti , ça vaut le coup d'oeil. Une esthétique made in Boine.

Une progression relativement aisée, juste quelques petites reptations et contorsions au delà du siphon, avec des dépôts de sédiments énormes, des placages de galets au plafonds et puis un étage aux dimensions plus que respectables pour la Belgique et on peut le dire : concrétionné ! Un balisage malheureusement insuffisant pour espérer protéger efficacement la beauté des lieux. Un gros boulot en perspective mais qui mériterait d'être mise en œuvre.

Nous parcourrons presque tout le cheminement visible sur le plan. Et même un peu plus en s'engageant au bas de la grande faille de la galerie des Terrases Fleuries où avec Luc nous suivrons le courant d'air jusqu'à buter sur une vilaine trémie.
J'ai particulièrement été surpris de parcourir le petit bout de rivière qui circule sous la galerie des Cyclopes.
Même si les anciens ont dû certainement s'acharner sur cette cavité, je suis convaincu que cette cavité doit encore cacher quelques mystères que la nouvelle génération percera peut-être. Allez-y le SCUCL !



Retour en surface sans problème, la pompe ayant tenu le coup, pour attendre la sortie de la deuxième équipe pour pouvoir retirer et surtout nettoyer pompe et tuyaux. Mouillés, ce n'est pas le petit feu de bois qui nous réchauffe. Mais moi, je m'en fous, j'ai de quoi tenir dans mon bidon ;-)



Voyez quelques photos supplémentaires choisies ICI
Sur fond musical (Graceland, Paul Simon)
Clichés JCL et PDu, montage Jack




1 commentaire:

Björn a dit…

bedankt voor dit verslag
ik hoop de grot zelf ook ooit te kunnen bezoeken ;-)