Persévérance résiste

Interpellé par la cause de la Grotte Persévérance (Sprimont) et impliqué comme "sympathisant" dans la commission Protection et Accès de l'U.B.S., j'ai jugé utile ce samedi 03/10/10de me joindre à une petite équipe décidée d'aller faire un état des lieux.

Il y a quelques semaines, au hasard d'une visite sur place, notre paparazzi de Vig avait constaté qu'un pan entier des flancs de la carrière où s'ouvre le trou avait disparu. Les quelques images relayées pouvaient nous faire croire qu'il s'agissait de gros dégâts dus à l'exploitation par les carriers. Et le pire était à craindre pour la cavité, probablement amputée sur une bonne profondeur.

Ma petite enquête auprès de Jim nous appris qu'il s'agissait en réalité d'un  très gros éboulement survenu il y a plusieurs mois déjà, sans crier gare. Heureusement pour les ouvriers travaillant sur place, ça s'est passé un samedi soir...

 Cliché V. Gerber

C'est donc en compagnie du vénérable Albert Briffoz (co-découvreur de la grotte, en 1972), d'Alberbère, de Marc (tous du CRSOA local) et Jim (C7) que je me suis retrouvé à patauger sur les flancs ébouleux et boueux de la carrière, à la recherche de la fissure qui permettrait de retrouver l'accès trou. Les lieux sont évidemment méconnaissables mais nous avons vite fait de mettre le nez sur l'entrée latérale de "secours" ouverte à l'époque par Albert, au cas où...Et de constater qu'elle se trouve maintenant à quelques mètres à peine du "plateau", en réalité un champ d'éboulis et de sédiments sens dessus dessous, minés de soutirages probablement en relation avec le vide souterrain. Tout ce qui était au dessus de ce niveau a donc dévalé vers le bas (maintenant dégagé).


Nous apprenons qu'étant en conflit avec les riverains à qui la commune à donner l'autorisation de bâtir non loin, les carriers n'ont plus le droit d'effectuer des tirs de ce côté. Mais bien que ce ne soit pas un beau gisement, j'imagine que les bulldozers et autres engins sur place continueront à faire place nette et descendre le niveau du terrain en embarquant les blocs. Ceci aura pour effet de grignoter petit à petit le gouffre...


 En tenue de combat, Albert s'est alors introduit prudemment dans la grotte et ce jusqu'au puits, sans constater le moindre dégât à l'intérieur, si ce n'est le petit éboulement venant de l'entrée principale, désormais condamnée.
A toutes fins utiles, il est décidé de tirer un câble en acier tout le long du cheminement, ceci en vue de pouvoir nous l'espérons retrouver plus facilement le conduit si le trou devait être raboter.


Mais ça n'empêchera pas à terme l'inéluctable. Quand bien même le fond serait épargné, tôt ou tard, les aspects économiques en jeu feront que Persévérance ne sera plus qu'un fantôme, avant de finir en tombeau puisque la carrière servira à terme de remblais pour déchets inertes. Une fois plein (et surélevé pour que ça rapporte un max), on aura là de magnifiques terrains à bâtir... Se souviendra-t-on que là dessous des spéléos allaient 80m sous terre ?


Cours Speleo Secours


Plusieurs fois par an, sous l'égide de la commission Spéléo Secours de l'UBS, elle même mandatée par la Protection Civile, équipiers et cadres sont amenés à s'entrainer aux techniques et procédure d'intervention. C'est aussi durant ces exercices que sont initiées les nouvelles recrues qui durant un cycle de deux ans suivent les différents modules de formation.
Ce week-end du 18 et 19 septembre, la manoeuvre avait pour cadre le samedi la carrière de Chanxhe et le dimanche le chantoir de Kin (Aywaille).




Une première journée en falaise donc pour revoir les techniques permettant de faire évoluer la civière sur cordes, tant à la verticale (contrepoids, palan poulie, frein de charge, "stef"), qu'à l'horizontale (main courantes, étroitures, brancardage). L'occasion aussi d'offrir une "journée découverte" aux spéléos qui voudraient mieux nous connaître ou aux volontaires (c'est du bénévolat !) voudraient rejoindre les rangs du Spéléo Secours.


Et une soirée avec deux courts atelier. Le premier fut consacré à la découpe efficaces des bottes et des vêtements d'une victime (dommage pour la vieille salopette sacrifiée, je m'en serais encore bien servi moi !), pour la mettre au chaud dans son vêtement isothermique. Le second à l'utilisation de la foreuse sur accu.
Vint alors le souper préparé énergiquement par Wilfried qui je le confirme connait l'appétit des spéléos !
Et pour terminer la journée, une troisième mi-temps entre spéléos flamands et wallons à refaire la Belgique :-)


Pour la deuxième journée, le déjeuner copieux englouti et le briefing terminé, nous prenons la direction du Chantoir de Kin. Plusieurs groupes sont formées. Un équipe la cavité et les puits d'entrée. L'autre s'occupe de mettre un téléphone Nicola (transmission sans fil) dans la cavité, un autre se poste en surface et le dernier dont je fais partie s'éloigne de la doline pour tenter une connexion à l'aplomb du réseau. Exercices réussis bien sûr et très instructif. La liaison téléphonique avec la grotte est d'une qualité irréprochable, simplement avec deux piquets en terre comme antenne.


L'après midi, nous descendons tous à la salle Troisfontaines pour démarrer l'exercice d'évacuation. Le faux blessé pèse 80kg... D'emblée, le franchissement de la cascade donne le ton. Mais la nouvelle civière Nest est bien conçue, les rabats en texair sont efficaces. N'empeêche, psychologiquement pour un vrai blessé, ce genre d'obstacle serait une épreuve, d'autant que la cavité est plutôt à l'étiage... Le ressaut et le méandre étroit et remontant jusqu'à la salle Cri-Cri nous donnent du fil à retordre. Ca passe l"imite-limite "et encore faut-il enlever les lattes qui rigidifient la coque. La victime y met aussi du sien... Donc, si par malheur, il fallait intervenir un jour, soit on envisage la Ferno Ked, soit on aménage (pas difficile). A noter qu'il faudra un déviateur sur répartiteur au sommet du R3 (spits non plantés). Pour le reste anneaux de cordes sur becquet.

Peu nombreux (une quinzaine quand même), nous ne sommes pas assez pour enchainer directement la montée des puits. Le temps que les équipiers remontent se poster en surface pour le palan poulie monté sur chèvre, que d'autres se positionnent à la plateforme pour la reprise de la civière, que le contrepoids et le régulateur se mettent en place, et c'est reparti pour une moins d'un quart d'heure voir la civière passer la porte d'entrée.

Deux photos ci-dessous de Bernard Van Espen pour donner le ton.




Il ne restait plus qu'à nettoyer le mato à même le ruisseau, renter au PC, le trier et le ranger dans le container aussi tôt emporté par le camion de la PC pour rejoindre Kemexhe.

Et avant de se quitter, se féliciter du bon déroulement de ce week-end où ambiance et camaraderie étaient au rendez-vous.




Résurgence d'Herwagne

Rien de tel qu'un petit tour dans les bois pour se rafraîchir durant ces fortes chaleurs qui règnent depuis le début du mois. C'est précisément ce que j'ai fait ce dimanche 11/07/2010 en rejoignant Nico H. à Wavreille pour s'enfoncer dans le Vallon d'Enfaule, une étendue sauvage à souhait qui jouxte la célèbre réserve naturelle de Han s/Lesse. Sachant que mon ami avait décidé d'y acheminer son mato de plongéesout pour faire une incursion solo dans la résurgence d'Herwagne, j'avais jugé utile d'aller faire la sécu surface.

Je lui laisserai le soin de nous en dire plus via son blog sur ces explos reprises  dans le secteur avec Michel P., et ce sur les traces de l"Henry" (Etienne).

Tant qu'à être là,  je me suis dit que quelques scènes vidéos des préparatifs et de la mise à l'eau serait un bon souvenir. J'ai donc réalisé quelques petites séquences que voici mises bout à bout.



Et pendant que Nico profitait des 8° du siphon a cherché un passage dans la trémie  terminale, j'ai vaillamment grimpé sur le plateau pour aller voir le trou "A106", phénomène perché en amont du système. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ouverture a de la "gueule". A tendance verticale, il est malheureusement colmaté de chez colmaté ! Nico s'est mis en tête de poursuivre la désob déjà entamée il y a bien des années par "La Calestienne". Mais c'est là un bouchon de glaise très compacte qu'il sera difficile de faire sauter sans y mettre beaucoup d'énergie. Cependant, le point de vue est magnifique et tranquille.


Retour via le Big Jump pour briber une Jupiler bien fraîche avant d'aller barbecuire au gîte de Han avec les copains de l'UBS.


Anialarra 2009

En matière d'Horizons Cachés, ceux que je dévoile aujourd'hui le sont restés un peu trop longtemps..Bien moins réactif et efficace que l'infatigable PDB qui a déjà largement diffusé sur le site et le blog d'Avalon les résultats de l'Interclub Anialarra 2009, j'ai finalement mis en valeur ce qui pouvait l'être à partir de mes photos. Et tant qu'à faire, à défaut d'un compte rendu perso que je ne ferai probablement jamais, j'ai pris la peine de commenté le montage. Et merci à tous ceux que j'ai côtoyé pendant cette semaine mémorable !


Voir le DIAPORAMA commenté

Un petit résumé quand même ci-dessous de cette édition 2009, que j'avais rédigé à l'attention du Regards mais finalement non publié au profit du rapport officiel bien plus complet.

Et tant qu'à faire, voici aussi en pdf (2.5Mo) une reproduction de l'article auquel j'avais participé en 1988 au terme des expéditions de l'Equipe Spéléo St-Nicolas sur Anialarra



13 ème Expédition Interclubs Anialarra (Pierre St Martin, Août 2009)

Dans la lignée des camps 2008 dont les résultats ont été largement décrits dans le précédent Regards, le SC Avalon, entouré d’autres membres VVS et UBS a poursuivi les explorations sur le système d’Anialarra, l’AN60 et l’AN514 –Vénus.

Trois semaines en août bien remplies avec dans le système d’Anialarra 4 pointes de plusieurs jours qui ont permis de pousser plus en amont encore la Rivière Tintin et une nouvelle branche également active (Quik et Flupke). 800m de topo engrangés et le gouffre des Partages à moins de 100 m du terminus atteint. La jonction PSM-Partages-Anilarra donnerait 110 km de développement….le plus grand de France… 17 entrées, tous des -400 m, une dénivellation de 1440 m ! Un mini traçage a en plus confirmé la communication hydrologique à cet endroit.

Vu l’éloignement de plus en plus problématique des terminus amont de Tintin et aval du Capitaine Haddock, de gros efforts ont été fourni de part et d’autre de l’Aspirateur (-630) dont on est maintenant sûr, grâce à un traçage à l’odeur, qu’il permettra d’éviter tout le cheminement kilométrique, complexe et engagé obligatoire via la méga-trémie.

En aval, à -739m, la trémie Crimson a été revue, sans toutefois être forcée, la désobstruction restera très difficile.

Outre ces résultats déjà satisfaisants, on notera une progression notoire à -475 en direction du FR3. La jonction est imminente.

Dans l’AN60 (rebaptisée Pozo Ryobilti), les étroits méandres à -50 franchis en pré expé, ont donné sur P94, P40 et P108. Arrêt provisoire dans cette superbe cavité à -297, à l’aplomb du système d’Anialarra.

Pozo Venus : situé sur les crêtes du massif, il pourrait donner un accès direct aux amont du système, rajoutant alors 170 m de profondeur. De gros travaux d’élargissement dans une zone instable ont permis une avancée notoire. Les -100 sont en vue et le courant d’air toujours présent.

Diverses autres activités ont été encore menées et ouvrent des perspectives pour la suite prévue déjà fin septembre (une semaine) et forcément en 2010.




Un p'tit coup de blanc


Trop traîner sous terre, ça peut rendre neurasténique, c'est bien connu. Pour se prémunir, rien de telle qu'une ballade en raquettes sous un ciel bleu. Et en ce début février 2010, inutile de courir en France, nous avons plus de niege qu'il n'en faut dans nos Fagnes ! Et ant qu'à faire, autant y aller entre amis, ce que nous avons fait à deux reprises, la première à la frontière allemande (Mutzenich), l'autre autour de la fagne de Fraineu, là où le Négus avait érigé sa cabane dont on ne voit même plus les ruines où je me souviens avoir passé une nuit il y a ... trente ans...


Martine, Françoise et Gri-Gri