Grotte Ephémère, ce qu'il en reste.

C'est au mois d'août 2020 qu'alerté par la Cwepss, elle même prévenue par la direction des carrières de la Préale à Aisne, que nous avions à quelques uns eu l'occasion de découvrir, topographier et photographier la grotte Ephémère, baptisée de la sorte car condamnée d'office à disparaitre. Cette explo menée en quelques sorties a fait l'objet d'un excellent article très documenté de PDB, publié dans le Regards n° 93 qui vient de paraitre.


Depuis, l'exploitation a poursuivi son travail et nous avions fait notre deuil de cette chouette cavité, du moins ce qu'il en restait car nul doute qu'elle avait déjà été amputée par les travaux.

Fin mai 2023, l'histoire se répète : Georges, averti par le directeur de la carrière, nous sollicite pour aller explorer une nouvelle ouverture  apparue sur le front de taille.

Ni une ni deux, bien que ce ne soit pas urgent, Frits, Tom,  Paul et moi nous nous libérons le lundi 29/05 pour aller voir ça, avec autorisation d'accès en bonne et due forme.

Une fois sur place, nous n'avons guère de mal à trouver le proche. Il se trouve dans l'axe de feu la grotte Ephèmére. On est ici presqu'en limite d'exploitation mais pas tout à fait. Dommage, ça signifie que cette fois encore, ce qu'on découvrira risque de se volatiliser à l'avenir. Mais qui sait... Et puis, c'est pour la science !


Nous sommes face à deux trous, celui du bas cache un puits de 5 à 6 m, celui au dessus à l'horizontale semble se poursuivre sur le haut d'une diaclase. Les deux sont en tout cas très instable, tout étant ébranlé par les tirs. On passe du temps à purger et sécuriser au mieux l'accès au puits. Une fois les amarrages installés (deux goujons, une dév), je peux ainsi y descendre. J'opte rapidement pour un fractio de manière à m'écarter de chute de cailloux éventuelle mais aussi de pouvoir penduler un peu plus bas pour atteindre la diaclase, le fond du puits étant lui comblé comme on s'y attendait. 

D'emblée la première pente descendue, les lieux me semblent familiers. Et de fait, j'abouti dans un beau volume qui n'est autre que la "salle Délicate" de la grotte Ephémère ! Accès donc quasi direct à ce qui était le terminus de notre explo en 2020.

En rouge, ce qui a disparu...

Les autres avisés, je remonte. Petit conciliabule, pour décider de redescendre tous ensemble mais par le boyau du haut; une très bonne idée qui permet en installant une MC et en enlevant quelques blocs d'atteindre en sécurité le sommet de l'escalade réalisée à l'époque par Frits. Et de là, en un jet d'une petite dizaine de mètres de prendre pied au bas de la salle, bien conservée, si ce n'est que l'ancien accès est évidemment fermé par un éboulement.



L'idée est de revoir le laminoir perché au dessus d'un petit ressaut vertical où nous étions un peu acharné il y a 3 ans, Patrice, Annette et moi,  mais sans avoir eu le temps d'y revenir. Bien ventilé et se dirigeant vers le NW, il pourrait assez rapidement partir hors zone d'exploitation... 

Après que j'aie un peu épongé la petite vasque d'entrée, Paul -qui l'aborde pour la première fois- parvient a faire encore un peu de place et mettre son nez suffisamment loin que pour pressentir une possibilité de suite remontante. Et d'en conclure qu'il serait intéressant de revenir ne fusse qu'une fois avec l'outillage adéquat ! Si l'occasion nous est donnée dans les semaines à venir... A suivre.


J'ai rassemblé sous un album photos tous mes clichés ainsi que ceux de Paul De Bie



Randonnée hivernale fagnifique

Avec un début d'hiver pourri au niveau météo, l'arrivée de la neige à la mi janvier était presqu'inespérée dans ce contexte de dérèglement climatique qui fait l'actualité.


Alors, pas question de louper le coche ! Evidemment, tout le monde voulant en profiter, un des paramètres à prendre en compte pour bien en profiter, c'est d'éviter la cohue des week-end, en particulier du dimanche. Trouver aussi des compagnons d'aventure, prêts à suivre là où tout le monde ne le ferait pas.


Pas le choix :  faire appel à un pensionné, Michel, et présenter le plan comme un petit parcours de revalidation à un robokop bénéficiant depuis peu d'une prothèse de genou (Tom) ! Avec aussi un chauffeur pour nous droper au début du circuit; juste disponible pour nous accompagné au début de la ballade avant de vaquer à ses autres obligations. C'est Bobo, grand connaisseur des Fagnes, qui s'y colle dès le vendredi 27/01/2023 après midi. Merci !



J1 : départ de Solwaster, au confluent de la Statte avec la Hoëgne, non sans  avoir laissé un véhicule à Hockay où nous sommes sensés terminés le circuit.

La suite consiste à remonter la Sawe presque jusqu'à sa source. Le sentier a été évidemment très couru ces derniers jours. La neige tient toujours mais en restant dans les traces, les raquettes sont au début inutiles. Une fois vers550m, notre point de chute pour la nuit étant hors piste, il n'en était plus de même et elles vinrent bien à point pour atteindre l'objectif.


On aura ainsi fait 7.7km/3 heures pour 300m de dénivellé cet après midi (un peu moins pour Tom, plus raisonnable pour ménager sa monture). Avec un ciel très couvert et une petite bruine mi pluie-mi grésil, une légère fonte des neige s'amorçait. Ambiance en tout cas. Pas celle des cartes postales ensoleillées mais qui a un certain charme pour celui qui sait en profiter.


La nuit venue, nous nous réfugions dans ce qui fait office de cabane. Deux m de diamètre, une table, un banc, deux chaises et un poêle. Juste de quoi se tenir à trois, sans trop bouger. Vu l'état de la cheminée, nous sommes tout surpris de parvenir à faire du feu sans se faire enfumer. Du coup, la soirée ne fut pas une épreuve, bien au contraire. Souplette, lyoph, nougat et petite plate d'un merveilleux whisky, que demander de plus avant de déployer matelas, sac de couchage et sursac pour passer la nuit ?


Tom dort dehors, dans sa tente "cercueil", avec sac hivernal. Michel occupe l'étage de la structure qui nous sert d'abri, tandis que je m'installe au sol du rez de chaussée. On ne va pas mentir, la nuit n'a pas été des meilleures, avec un sommeil en pointillés, la faute aux courants d'air, au froid ambiant, et un équipement léger (faut porter !).

J2, 8 heures du matin, je jour se lève, on s'agite au mieux pour rallumer ce poêle qui mettra du temps à couper le froid de cette pièce minuscule qui repasse en configuration salle à manger. 



Le petit déjeuner pris, le passage aux "toilettes" fait et les sacs reconditionnés, nous rechaussons les raquettes pour retrouver les pistes régulièrement arpentées où nous pouvons pour un moment les abandonner. Le temps que je trouve l'occasion de repartir dans du "vierge" car qui me connait un peu sait que j'ai la fâcheuse tendance à sortir des chemins battus. Mais en fait, vu la distance restante à parcourir, et pour épargner à Tom une distance inutile ;-), je vais au plus court. Et dans la mesure où c'est quand même moi qui fait la trace, mes compagnons n'ont qu'à suivre et profitent à fond de l'ambiance sauvage de ces tronçons.


Gräce au GPS de mon smartphone et l'appli que j'utilise (Mapy.cz), je n'ai guère du mal à profiter des alternatives visibles sur la carte. On peut juste regretter que tout n'y est pas, nombre de coupe feu sont ignorés, probablement volontairement... mais ce n'est pas ça qui nous arrête.


Chemin faisant, on retombe alors sur les amonts de la Statte qu'on suivra, via un sentier peu couru bien que balisé, jusqu'à sa source. Superbe tronçon où les raquettes, même si elles ne sont pas vraiment indispensables, permettent je trouve de garder les pieds bien au sec et une meilleure stabilité.


Les 600 m d'alt atteint, nous passons ensuite sur le bassin versant de la Hoëgne en rejoignant assez vite la grand percée de la Croix des Fiancés venant de la Baraque Michel. Ayant pitié du genou de Tom qui se sera surpassé vu ce qu'il lui a fait endurer, après un petit arrêt casse croute, nous rejoignons au plus direct l'Eglise de Hockay (on aura parcouru 7.5km) où l'aventure se termine vers 15h. Enfin presque... puisqu'il nous faut gérer un imprévu : la batterie de l'Audi n'en veut plus !

Jack