La Drève aux Etançons


Un peu frustré de ne pas avoir eu l'occasion de faire une visite de cavité ouverte lors des dernières Fêtes de la Spéléo à Heure, j'ai pu me rattraper ce 23 septembre 09 en accompagnant Gaëtan sur et surtout sous le Massif de Boine, ce qui n'est pas commun. Ceci à nouveau dans le cadre d'une étude en cours des Facultés Universitaires ND de la Paix (dépt Géologie). En l'occurence, il s'agissait aujourd'hui d'aller relever des fluocapteurs et désinstaller les stations de mesure jalonnant la Lesse Souterraine et ce suite à un traçage effectué la semaine auparavant dans un but heu disons scientifique ! Vu le poids et l'encombrement du matériel à ramener, nous sommes trois avec Luc B. qui a pu lui aussi se libérer en semaine.

Première étape, montrer patte blanche pour obtenir les clés du paradis, à savoir celle de la grille qui barre depuis peu la sortie de la grotte touristique de Han où nous faisons une incursion (via la toute nouvelle passerelle qui remplace désormais les barques). Le niveau d'eau est historiquement bas, nous empruntons à pied sec la "dérivation" pour aller relever des instruments à la Salle d'Armes.

Cette petite mise en jambes terminée, nous pouvons alors entrer dans le parc pour rejoindre le Gouffre de Belvaux, non sans avoir profité du point de vue qui domine la Chavée.
Quel bonheur de pouvoir se changer dans cet endroit magnifique entourés d'aurochs et d'oies sauvages (des bernaches) venus s'abreuver au pied du célèbre porche où disparait la Lesse. Avec un peu d'imagination, on pourrait presque se croire revenus au temps de la préhistoire.

Nos fourrures enfilées, nous pénétrons dans la Drève aux Etançons en fin de matinée. En franchissant la grille, me revient en tête cette aventure vécue une nuit de "il y a bien longtemps. J'étais venu jusqu'ici "en stoom" avec un copain toubib. Des bruits courraient que la porte était ouverte... Mais je ne me souviens plus si nous avions pu aller bien loin... Je me rapelle juste que j'étais un peu inquiet à l'idée de pouvoir tomber dans le parc nez à nez avec des bisons !



En tout cas, cette galerie de mine (les anciens du SCUCL ont mis un temps fou -8 années- à la creuser) ne me rappelle rien. Nous la franchissons avec toute la prudence qui s'impose pour enfin déboucher sur la Lesse Souterraine, à l'autre côté de cet incroyable siphon de 45 m de profondeur et capable d'absorber jusqu'à 25m3/sec... Au delà, et ça peut monter à 100m3/sec..., c'est la Chavée qui prend le relais. Imaginez alors les inondations en aval.

Une longue main courante quelque peu rénovée doit encore être parcourue sur les flancs boueux du premier plan d'eau avant d'atteindre les superbes et grandes salles Gus et D. Ameye.

Arrivés au niveau de l'embarcadère, le portable est sorti pour relever les données enregistrées par la sonde. La manip teminée, on s'entasse avec le mato sur un des deux bateaux en place pour se laisser aller le long de la rue d'eau, majestueuse mais aussi lugubre, tant les parois sont noires et marquées par les traces de crue. Même nos 3 scurions rament dans ces ténèbres.

Les "Écueils" sont facilement évités et la cascade franchie. Au bout de +/-600m, nous débarquons prudemment sur les berges pentues et glissantes, question d'aller récupérer l'appareillage en place à l'entrée de la Salle Ving Trois. Tant qu'à être là, nous en faisons le tour, d'abord en allant voir la Lesse disparaitre vers le Labyrinthe, la Salle de l'hippopotame, bref vers la grotte de Han. Et dire que nos copains Michel et Jacques, les deux "P", avaient envisagés de faire la traversée intégrale. Tous les siphons avaient été rééquipés mais leur calendrier ne s'était jamais accordé à celui de la météo.

Passer un bateau de ce coté est très laborieux, il aurait fallu emporter une néo pour aller plus en aval. Nous verrons cependant dans le Réseau Choinois, derrière le bain de Diane et le bain du Cerf un autre siphon, minable celui-ci mais qui a pourtant fait l'objet de laborieux travaux. Ici, tout est de glaise et vierge de passage récent. Il nous semble par ailleurs avoir quelques difficultés à respirer normalement.

Le temps encore de quelques photos, et nous réembarquons pour remonter la "Grand Rue", obligés en certains endroits de haler le canot.

Sortie de cette cavité mythique en fin d'après midi, avant la fermeture du domaine... mais non sans avoir trainassé aux abords du gouffre pour nettoyer notre mato.

La journée se terminera avec une frite à la MSN pour une réunion du comité de rédaction du Regards.







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