Raid 2007 au Gouffre Mirolda


On s'en souviendra, début 2006, Christophe Bandorowicz et moi nous étions joints à la mini-expé hivernale regroupant quelques individuels belges autour de Daniel Colliard (S.C. Cavernicoles de Lyon) pour poursuivre sous la Montagne du Criou (Haute-Savoie) les explos "fond de trou" du gouffre Mirolda.

Voir le CR sur le site du S.C.B.

Voir mon diaporama Mirolda 2006
(En plein écran via la touche F11 de votre clavier)

Sur base de cette prise de contact avec le massif, le réseau et Daniel, un nouveau raid était prévu cet hiver. D'abord programmé fin décembre, il dut être reporté fin janvier. Mais regouper en même temps quelques individus motivés n'est pas simple et c'est finalement la période du 3 au 8 février 2007 qui fut arrêtée, en espérant que le froid soit enfin au rendez-vous en cet hiver particulièrement doux. Les participants finalement partants : Olivier Stassart, Robert Levêque (solliicité en tant que plongeur), J-C London, Renaud Isaac, Nicolas Borchers, Fabrice et finalement Geoffroy Dotreppe.

Coups de fils et emails en pagaille orchestrés par Richard Grebeude, le promoteur du projet, il fallut bien tout pour s'organiser, se préparer au mieux et enfin se retrouver le samedi matin à Samoëns au terme d'une fin de nuit dans un F1 à St Julien-en-Genevois pour certains, à Besançon pour les autres et à Cham pour notre auto-stoppeur.

Au Vallon d'En-Haut, nous retrouvons Daniel COLLIARD qui, vu le peu d'enneigement, a décidé de zapper l'héliportage et de monter tout le mato avec sa jeep, chaînée pour la circonstance.




Il fait un peu trop doux à notre goût et les cm de neige annoncés sur le net (propagande ?) ne sont plus au rendez-vous, du moins sur le Criou qui est en face sud. Cependant, notre G.O est assez optimiste et a de bons espoirs que ça passe sous terre. Nous montons donc l'après midi à pied jusqu'au chalet (950 m de dénivellé, à vide !) et de là allons déposer avant la tombée de la nuit notre mato à l'entrée du trou situé 200 plus haut (1880 m).

A huit, nos projets sont de tenter la plongée (une équipe de 4), poursuivre la remontée dans les amonts de -1000 (2 équipiers), refaire un peu d'équipement entre -600 et -900 (2 équipiers) et élargir l'étroiture à -900. Daniel compte aussi refaire au bivouac un abri avec du géotextile.
Programme un peu ambitieux, vu qu'aucun portage préliminaire (si ce n'est quelques cordes et les bouteilles à ... -15) n'avait eu lieu l'été.
Mais bon, c'est pas tous les jours qu'on peut descendre au plus bas du réseau le plus profond d'Europe... Occidentale !!!!



Entrée donc dimanche avant-midi sous un soleil pêtant et une météo qui annonce des conditions plus rudes pour les jours à venir mais qui pour l'heure est à la fonte de neige.

Il n'y a pas moins de 15 kits à trinquebaler et non des moindres puisque nous avons le mato du plongeur, néos et pontos pour les biefs et voûtes du fond, bouffe (pas des lyos !), perfo+accus, quinquaille en tout genre, 1 sac de couchage sup, matelas et j'en passe...
Tout ça avec un Daniel égal à lui-même mais miné par des problèmes de santé.
Autant dire que nous allons en bavé avec chacun 2 kits baston au cul.

A -250, nous réalisons qu'il y a beaucoup plus d'eau qu'attendu... L'idée d'abandonner la plongée se précise. Mais dans la mesure où ce raid peut au minimum nous permettre d'amener le mato à -900 et poursuivre les autres objectifs, nous continuons, sereins.
Nous atteingnons la rivière de -300 en fin d'après midi. Pas besoin de vous faire un dessin, elle porte bien son nom et est en crue.

Il est évident que nous ne passerons pas sans un nouvel équipement hors flotte. Ce n'est pas trop grave vu que nous avons tout ce qui faut mais la conclusion de Daniel est plus radicale et formelle : la zone entre -500 et -600 sera infranchissable ! Inutile à ce stade d'espérer atteindre le bivouac !

Résultat : nous stockons à l'abri tout le mato pouvant rester là et remontons tout le reste dont un sherpa de bouffe périssable..., le mato de bivouc de chacun d'entre nous..., la foreuse (nous replacerons qd même remis une dizaine de goujons), etc, etc... Neuf kits plombés... autant que le moral de ceux à qui avaient rêvé à une autre aventure que celle-là.
Sortie tous bien entamés vers 2 heures du mat sous un ciel de pleine lune et une température à peine négative,en évacuant tous les sacs dans la foulée jusqu'au chalet (claies d'enfer!).



Lundi, après grasse matinée, nous avons glandé, profitant du ciel bleu pour ranger, charger le BJ en vue de redescendre le lendemain dans la vallée, manger, noyer notre peine et refaire le monde autour du poëlle jusqu'à bien tard.


Mardi, 3 heures du mat... : quelques flocons commencent a tomber. Daniel préfère ne prendre aucun risque et décide de redescendre directement son 4x4. Réveillés, nous lui embrayons le pas pour redescendre à la frontale dans la vallée et faire l'ouverture du bar tabac PMU de Samoëns avant de reprendre prématurément la route pour la Belgique où nous sommes arrivés dans la soirée avec en prime un léger manteau blanc sur les Ardennes !

Voilà, voilà... C'est ce qu'on appelle un coup dans l'eau. Beacoup d'énergie gaspillée pour pas grand chose. Tout ça à cause d'un hiver qu'on pourra qualifier de printannier !

Ceci dit, personnellement, ça m'a fait plaisir d'aller prendre l'air en montagne, de revoir le Criou, de passer du "bon" temps entre copains.

En attendant, le fond du Mirolda garde ses mystères. Et cette expérience aidant, il est clair que pour y retourner avec les meilleures chances de succès et de résultats, mais aussi et surtout avec un minimum de sécurité, une nouvelle approche s'impose.
Une affaire à suivre ...


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